Lors de mes séances personnelles, l'échauffement est l’un de mes moments préférés. C'est vraiment le moment où je me connecte à mon corps et où je sens que je peux comment améliorer directement la qualité de mon physique ou le corriger pour la manière pour bouger de la manière la plus optimale possible par rapport à la tâche qui va suivre.
Dans mon cas, mais c'est également le cas d'énormément de personnes que je croise, ou que je coach : le corps de séance ou la finalité de la séance est souvent freiné par des problèmes biomécanique. Cette biomécanique est directement dépendante de la disponibilité tissulaire de l’athlète.
Donc le travail myofascial est très intéressant à mettre en place dans l'échauffement pour autant et c'est là que c'est dans un certain sens rassurant, aucune intelligence artificielle ne pourra remplacer cela : l’interpretation du contexte d'une pratique quelle qu'elle soit est la priorité absolue pour un échauffement optimal. Si le plan parfait est d'améliorer, d'optimiser les différents composants du tissu fascial en quête d'une amélioration sportive, sur le terrain ou dans la pratique, la réalité est tout autre.
Même en étant un inconditionnel du fascia, j'ai récemment eu le plaisir d'échanger et d’écouter Fred Marcerou, ancien préparateur physique de Bordeaux Bègles, confier que lui ne mets pas en place ce temps pour la disponibilité fasciale, et je suis d’accord avec lui. Sur une heure de musculation, dédier même trois minutes sur la condition tissulaire n’est peut-être pas grand-chose en termes de temps mais reste trop impactant sur la dynamique de groupe et comme Fred le disait très bien il préférait avoir du jeu et donc augmenter le taux d'acétylcholine, de concentration, d'envie de motivation intrinsèque, mais également promouvoir l'aspect esprit d'équipe social le challenge avant la séance et à la vue des résultats : je ne crois pas qu'on puisse dire que c'était une approche déraisonnable.
Dans mon passé professionnel, lorsque j’étais avec des pilotes automobiles ou tout autre contexte où la proprioception va être facteurs déterminants de la performance à suivre, je choisirai l'exercice où le moyen myofascial le plus proche va amener la séance dans les meilleures conditions. Cela va dépendre de plein de facteurs : mon public, si j'ai des personnes plus ou moins dominant, dans le challenge, à rassurer, interagir ou non, la pertinence par rapport à la tâche à suivre, du moment dans la semaine, voire de la journée.
Par exemple, un matin d'hiver, même dans un but myofascial 10 minutes d'échauffement sur le vélo aura un plus gros impact que 3-4 minutes avec du foam roller rapide. Pourquoi parce que la migration hydrique provoquée par le foam-roller aura un aspect local, alors que le vélo aura la même action d'un point de vue plus générale, mais en augmentant plus la température du corps, en ayant plus d'effets secondaires propices à l'activité qui va suivre et donc le spectre du vélo l'emportera sur le foam roller.
Encore une fois tout est questions de contexte, j'utilise pour stimuler mes fascias lors d’une séance, parfois l'automassage, parfois la proprioception, parfois des techniques de stretch actif et parfois la coordination.
Vous allez me dire c'est impossible, tu n'es pas clair, et c'est là, c'est intéressant, il n'y a pas de recette dans le coaching, simplement du feeling mêlé à de la science. Choisir le bon exercice au bon moment, adapté au contexte. L’inverse serait trop simple : si la science l'emporte à chaque fois alors, alors les chercheurs serait les meilleurs entraîneurs, or ce n'est pas le cas.